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La croissance démographique

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A partir de l'exemple de la paroisse des Infornats
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          Le rôle de la capitation de 1696 permet de calculer le nombre d’habitants de la paroisse qui s’élevait à cette date à 134 habitants (Infornats 88, La Borie de Lézan 36, Lauretié 6, Mas del Sol 4). Compte tenu de la crise de 1693-94, on peut estimer la population habituelle aux alentours de 150 habitants. Au vu de la faiblesse de l’échantillon, les taux calculés n’ont qu’une valeur indicative.

         Sur l’ensemble de la période, il naît sur le territoire de la paroisse, pratiquement six enfants par an, en moyenne, soit un taux de natalité que l’on peut estimer à environ 40 pour mille ; ce taux  élevé est conforme à ce que l’on rencontre un peu partout en France et bien sûr dans la région. Le nombre « ordinaire » de décès, un peu plus de quatre par an, permettrait une croissance solide de la population mais de fortes poussées de mortalité (une bonne douzaine pour les deux siècles), élèvent le taux de mortalité (plus de trente pour mille) et comme ces crises sont accompagnées, le plus souvent, d’une dépression des naissances, la croissance à long terme reste finalement modeste.

             Pour le XVIIe siècle, nos séries de données sont discontinues mais l’on peut cependant remarquer que la première partie du siècle (jusqu’en 1667), hormis le pic de mortalité de 1644-45 (quintuplement des décès) voit, chaque année, les naissances toujours l’emporter sur le nombre de morts. On peut noter que la région, et plus largement tout le Midi, semblent avoir échappés à la crise démographique et frumentaire dite de « l’Avènement » (1661-1662) particulièrement virulente dans la partie Nord du royaume. A tel point que la décennie 1670-80 est pour le Sud, celle du maximum démographique. En revanche, la fin du siècle connaît une crise démographique tellement hors normes que nous y consacrons – infra - un chapitre spécifique.

            A l’échelle de la France, la croissance est également heurtée. Au début du XVIIe, la population totale est estimée à presque 21 millions d’habitants, en 1670 elle atteint 22,5 millions pour retomber après les crises de la fin du siècle à 21,5 millions d’habitants. Il faut attendre le milieu du XVIIIe pour dépasser le maximum de 1670. Ensuite, la croissance s’accélère et à la veille de la Révolution, le royaume de France compte 28,5 millions d’habitants. Notre mini-région a elle aussi connu une augmentation de sa population mais à un rythme moins élevé.

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          Le XVIIIe siècle est encadré par deux pics de mortalités majeurs, le premier lors du fameux hiver de 1709 et le second en 1792. Entre ces bornes, deux périodes assez différentes. La première, de 1710 à 1740, connaît un taux de mortalité exceptionnellement bas qui engendre le solde naturel moyen le plus élevé de la période alors que la seconde est jalonnée, elle, de nombreuses et assez régulières mortalités, certes de basse intensité, mais qui sont suffisantes pour faire chuter le solde naturel, d’autant plus que la natalité connaît une légère baisse.

          Les grands traits statistiques de ce régime démographique sont bien connus et analysés depuis longtemps par les démographes et historiens ; inutile de trop y revenir. Examinons plutôt d’autres caractéristiques moins générales mais tout aussi éclairantes, si l’on se place du point de vue de l’examen de la vie de tous les jours et non plus à l’aune des grandes évolutions séculaires.

              Pour une vue  globale concernant le département on peut consulter  la récente (2018) « Histoire du Tarn »  dir ; Christian Amalvi, Jean Le Pottier, Rémy Pech, au chapitre « Vie sociale, vie familiale et démographie à l’époque moderne » par Christine Dousset-Seifen.

 Thierry COUËT , "Entre Viaur et Candour  1600-1789"

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