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           Population totalement rurale où, même le plus gros des « bourgs », (Lagarde Viaur) n’a rien d’urbain et où la majorité de la population vit dispersée dans des écarts peuplés seulement de quelques ménages, voire d’un seul. A noter que la dispersion de la population concerne seulement l’espace des plateaux qui contraste sur ce point avec celui des versants des vallées, où la population est presque totalement groupée. En effet, dans les trois communautés, les « gros » hameaux sont situés sur les versants, non loin du fond de la vallée (celle du Viaur, ou du Lizert pour Montirat). Il faut cependant noter qu’à Mirandol, seul Pont de Cirou correspond à ce schéma alors que Bournhounac et « Lou Carrallié » sont des exceptions à cette règle puisqu’ils se trouvent tous les deux sur le plateau.

           Pour expliquer la répartition des populations l’on a souvent fait appel à des facteurs géographiques, notamment à la facilité de se procurer l’eau qui déterminerait, ou en tout cas faciliterait, une occupation dispersée du territoire alors que sa rareté impliquerait le groupement près des ressources hydrauliques. Ici, comme les points d’eau ne manquent pas, ni sur le plateau, ni sur les versants, la dispersion devrait être la règle partout. Ce n’est pas le cas, il faut donc faire appel à l’histoire pour éclairer les différences rencontrées. Il est probable (nous sommes là dans le domaine des hypothèses) que les sites de versants, plus propices à la défense, ont accueilli, à un moment donné dans une période troublée (date et circonstances absolument inconnues : les mythiques « grandes invasions » ?) des populations, soucieuses de se protéger. L’occupation du plateau aurait été postérieure ou antérieure (époque romaine ?) mais en tout cas réalisée dans un contexte plus pacifique, permettant la dispersion. Signalons que pour la communauté de Mirandol, le bourg éponyme « d’origine », situé en fond de vallée, était un siècle plus tôt, sans aucun doute bien plus peuplé. S’il n’y a plus que deux ménages sur les lieux en 1695, c’est qu’en 1579-80, le hameau fortifié de Mirandol a été détruit, (Lygie Bonnafous-Valière : « Mirandol. Un village du Ségala », 2004, p 45.) lors des guerres de religion. Après la destruction, les habitants ont préféré se réinstaller, sans doute pour des facilités de circulation, en bordure de plateau, au « Carrallié » (Le Carrelié actuel).

 Thierry COUËT , "Entre Viaur et Candour  1600-1789"

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